Ces « images glacées » racontent, à la première personne, le difficile passage à l’âge adulte, entre une image de soi qu’il faut construire et l’indifférence d’un monde violent. Mises en musique, ces vignettes touchent par une sincérité parfois un peu naïve, mais toujours gracieuse.
Ni chanson, ni punk, ni rock, Edouard Nenez et les Princes de Bretagne apportent simplement une nouvelle pierre (il s’agit sans doute, en l’occurrence d’un pavé) à l’édifice de la musique contestataire en France. Des musiques simples et directes ainsi que des textes sans concession disent l’urgence de leurs revendications, et la volonté d'en découdre sur scène, leur espace d’expression par excellence, au fil de concerts que l’on devine passablement agités.
Ces deux-là n’ont besoin que de quelques cordes (vocales pour elle, de guitare pour lui), pour créer instantanément autour d’eux un petit univers cosy et intimiste gravitant autour de petits bouts d’histoires malicieuses. Diablement efficace par-delà cet apparent minimalisme, la formule convainc grâce à un sens inné de la performance et à une complicité sans faille entre les deux interprètes. Une nouvelle définition du Nu-jazz ?
